Service d’Aumônerie Militaire de la Curie Patriarcale de l’EGCU
À propos du département
En 2014, la guerre avec la Russie s’est commencée à l’est de l’Ukraine. Les aumôniers de l’Église gréco-catholique ukrainienne se sont immédiatement rendus dans la zone de guerre. Ils avaient travaillé avec l’armée ukrainienne sous la direction du Département de l’Aumônerie Militaire de la Curie Patriarcale de l’EGCU bien avant le début de cette guerre.
Le 3 octobre 2006, ce département a été créé sous la curie patriarcale de l’Église gréco-catholique ukrainienne afin de développer et de mettre en œuvre un système viable et efficace de prestation de soins pastoraux aux militaires, croyants de l’EGCU, dans toute l’Ukraine, ainsi que de coordonner cette activité.
La priorité du Département est de subvenir aux besoins religieux des militaires croyants et de coopérer avec les ministères et départements du pouvoir : le ministère de la Défense de l’Ukraine, le ministère de l’Intérieur de l’Ukraine, les troupes internes du ministère de l’Intérieur de l’Ukraine, et le Service national des frontières de l’Ukraine, pour le bien de cette coopération.
Le Département de l’Aumônerie Militaire de la Curie Patriarcale de l’EGCU est responsable de la systématisation et de la structure de l’organisation, s’engage dans l’éducation et l’établissement de relations interconfessionnelles et internationales.
En résulte, l’institut de l’aumônerie militaire a été créé en Ukraine. Il remplit ses fonctions avec succès, représentant les intérêts des gréco-catholiques ukrainiens à tous les niveaux.
Qu’est-ce qui est l’aumônerie et d’où vient-elle ?
Dans son entretien le chef adjoint du département de l’aumônerie militaire de la curie patriarcale de l’EGCU, prêtre Andriy Zelinskiy dit :
« Dans le monde entier, les aumôniers sont engagés dans la formation de la personnalité d’un guerrier, de son caractère moral et de son esprit. Et tout cela ensemble s’appelle l’humanité. »
Les prêtres de guerre, ou aumôniers militaires, existent depuis longtemps. L’orientation spirituelle et le soutien moral des gens en temps de guerre et d’épreuves sont très nécessaires. En temps de crise, les gens ont besoin de conseils éthiques, quels que soient leurs religion, époque ou pays.
Dans le cadre de l’Ukraine, Sa Béatitude le Patriarche Lioubomyr Huzar a formulé la règle des aumôniers ukrainiens avec la maxime suivante : « Être proche ». Ça veut dire être proche en temps de guerre, en temps de paix, juste proche de ceux qui ont besoin d’un soutien.
Le mot aumônier vient du nom d’un type de manteau, un élément de l’habillement d’un prêtre catholique casquette. Selon la légende, le saint Martin (futur archevêque de Tours en 317-397) partagea un tel manteau après l’avoir déchiré en deux avec un mendiant inconnu. Il vit que l’homme avait froid et partagea avec lui ce qu’il avait. Cette même nuit, le jeune officier, qui deviendra bientôt archevêque, fait un rêve : l’homme qu’il rencontre se fait appeler Jésus-Christ et le remercie de son aide. La seconde moitié du manteau de Martin de Tours est devenue une relique sacrée de l’armée française, qui a été conservée dans un temple d’un tente séparé — « kapel », et le prêtre qui a servi dans ce temple de campagne s’appelait kapelanus (en latin, capellanus), plus tard — « aumônier ».
Tableau représentant Saint Martin de Tours coupant un morceau de son manteau. Cathédrale de Tours, France.
Tableau représentant Saint Martin de Tours coupant un morceau de son manteau. Cathédrale de Tours, France.
Chaque légion de Constantin Ier le Grand, empereur de l’Empire romain, avait sa propre église d’origine — une chapelle dont le nom s’est rapidement répandu.
Dès lors, les aumôniers font partie de presque toutes les armées du monde. Selon la religion pratiquée par les militaires, les aumôniers peuvent être appelés différemment, mais cela n’en change pas l’essence. Le salut, le soutien psychologique, la discipline morale et éthique pendant les périodes difficiles de guerres et de crises unissent les prêtres militaires (plus loin dans ce texte, nous allons découvrir que les aumôniers ne sont pas uniquement des membres du clergé militaire) du monde entier.
Le statut juridique de l’aumônerie a pris racine en 742-743 en Allemagne dans la ville de Ratisbonne lors du premier synode franc oriental appelé Concilium Germanicum. Cette réunion a légalisé la place des prêtres dans le service militaire mais avec un avertissement strict concernant les armes et leur participation aux conflits armés.
Au fil du temps, la clause relative aux armes a varié selon le pays et la confession religieuse des aumôniers. Par exemple, les aumôniers ukrainiens modernes (tant orthodoxes que gréco-catholiques) n’ont pas le droit de prendre des armes, mais seulement si c’est pour accomplir une mission de combat. Un aumônier peut détenir des armes et même les utiliser ; si cela permet de sauver des vies, ce n’est pas considéré comme un péché. Une arme en soi n’est pas un mal. C’est un outil, souvent consacré à la protection de la patrie.
« L’Église enseigne que le fait d’exiger le respect de notre propre droit à la vie est légal. L’important est le suivant : celui qui protège sa propre vie n’est pas coupable de meurtre, même si cette personne est obligée de porter un coup fatal à son adversaire. Je m’explique. À la lumière des études chrétiennes, le Seigneur m’a donné la vie, et c’est sa volonté. En d’autres termes, si je défends ma vie, je protège Sa volonté. Quand je défends la vie des autres, je protège aussi la volonté de Dieu. Vivre, c’est avoir le droit à la vie. Si quelqu’un recourt à la violence dans une mesure supérieure à ce qui est nécessaire pour se défendre, ses actions sont illégales, » dit le premier aumônier militaire de la zone d’opérations antiterroristes, le père Andriy Zelinskiy
Dans les réalités de la guerre russo-ukrainienne actuelle, les prêtres sont censés choisir s’ils doivent prendre les armes et démissionner ou les mettre de côté et continuer à servir comme aumôniers militaires. Bien qu’ils disent qu’il n’y a pas d’anciens prêtres, si ces derniers décident de prendre les armes, ils continuent à partager leur vision du monde avec les autres.
L’évêque métropolitain Ioan de Tcherkassy et Tchyhyryn dit :
« Il existe un nombre d’aumôniers qui ont choisi d’être militaires. Ils ont déposé leurs carillons et leurs croix, se sont mobilisés auprès des commissariats militaires, ont pris des armes et se sont engagés dans le service actif selon leurs qualifications militaires. Mais il n’y a pas d’anciens prêtres. Ils continuent leur aumônerie, les armes à la main. Et nous avons de tels hommes dans notre Éparchie de Tcherkassy. »
Dans certains pays, les aumôniers ont le droit de porter et d’utiliser des armes, mais ceux d’Ukraine ne sont pas armés, tout comme les ambulanciers ukrainiens.
À l’étranger, il est d’usage de désigner un militaire possédant une arme de service pour accompagner un aumônier. En Ukraine, cette procédure vient de commencer.
Tout cela est basé sur la Convention de Genève de 1949, selon laquelle les aumôniers ne sont pas considérés comme des personnes participant à des conflits armés. Ils conservent leur statut en captivité et doivent se voir accorder le droit de poursuivre leur service parmi les captifs. L’utilisation d’armes les prive automatiquement de ce droit.
Brève histoire de l’aumônerie en Ukraine
La guerre à l’Est est devenue l’une des incitations à développer et à étendre l’aumônerie dans l’Ukraine actuelle. Cependant, les aumôniers avaient exercé leurs services sur son territoire bien avant 2014. Le service militaire en Ukraine, sauf à l’époque soviétique, a toujours été placé sous la surveillance spirituelle de l’Église. Les aumôniers ont agi dans les unités des tirailleurs du Sitch ukrainien, de la République populaire ukrainienne, de l’armée galicienne ukrainienne, du Sitch des Carpates et de l’armée insurgée ukrainienne. Jetons un regard rétrospectif.
À l’époque de la Rus de Kyiv, les prêtres accompagnaient l’armée dans les campagnes militaires et effectuaient des services, ce qui est mentionné à plusieurs reprises dans la Chronique hypatienne et la Chronique des Radziwiłł.
À l’époque du grand-duché de Lituanie et de République des Deux Nations, un prêtre catholique romain accompagnait toujours les officiers de haut rang et leurs troupes. Comme certains territoires ukrainiens appartenaient à ces pays et que les militaires ukrainiens faisaient partie de leurs armées, ils étaient également sous la juridiction du clergé local.
Les Cosaques avaient également des prêtres et des moines de diverses confessions dans leurs kourins, les Sitch et dans leurs villages. Ils ont construit les églises d’Intercession de la Mère de Dieu à chaque endroit où Sitch s’était installé.
Lorsque l’empire russe émergea, la religion devint uniforme dans les territoires annexés, et l’armée devint dépendante de l’église d’État. L’empereur a publié un décret sur ces changements et sur les nouvelles dépendances du clergé des cosaques vis-à-vis du prêtre en chef de l’armée russe. Le document a été apporté à Sitch en 1760. Cependant, les cosaques ont réussi à l’ignorer pendant un certain temps.
En vertu de ces amendements, en 1719, des prêtres en chef ont commencé à être appelés dans l’armée russe et des hiéronymites en chef sont apparus dans la marine. Le poste de prêtre en chef de l’armée et de la marine est donc apparu en 1858. Et les protopresbytres du clergé de l’armée et de la marine sont apparus en 1890.
Lorsque le service militaire obligatoire a été établi en Autriche au cours du Printemps des peuples, les responsables ecclésiastiques se sont occupés des aumôniers réguliers en Ukraine qui satisfaisaient les besoins religieux des militaires gréco- catholiques en temps de paix et de guerre.
Le 14 mars 1848, a été signée la loi sur la création des unités militaires territoriales appelées Garde nationale d’Autriche-Hongrie. En août de la même année, la consécration du premier khorugv rus (ukrainien) a eu lieu. C’était la première fois que le clergé purement ukrainien faisait partie d’unités armées exclusivement ukrainiennes, tout en faisant partie de l’armée autrichienne.
Par la suite, l’armée impériale a réglementé distinctement le nombre d’aumôniers appelés feldkurats. Ils portaient l’uniforme militaire avec une croix et servaient comme capitaines ou majors, mais sans insignes.
Pendant la Première Guerre mondiale, parmi les soldats ukrainiens on comptait une centaine d’aumôniers militaires faisant partie des troupes impériales autrichiennes et dont la plupart appartenaient à l’armée ukrainienne de Galicie.
Dans la République populaire d’Ukraine (RPU), un aumônier faisait partie de chaque régiment d’infanterie de deux kurins et de chaque régiment de cavalerie de trois-sotnia. Au total, il y avait 44 prêtres militaires. Au départ, le père Antoniy Mateiouk était le protopresbyter (aumônier en chef) de l’RPU. Après sa mort, son successeur fut le père Pavlo Pachtchevskyi, un prêtre orthodoxe, aumônier du premier régiment de réserve ukrainien de l’armée de l’RPU, et plus tard du régiment Petro Dorochenko Serdiuk.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons connu de nombreux noms. Il y a le P. Sevastian Sabol (Zoreslav) de Sitch des Carpates, le P. Ivan Hrynokh et le P. Ivan Durbak dans les divisions des légions des nationalistes ukrainiens et les régiments Roland et Nachtigall Wehrmacht. On trouve également les noms des aumôniers de la division Halytchyna dirigée par le P. Vassyl Laba, nommé par le métropolite Andrey Cheptytskiy. Ce dernier a soutenu l’idée de former la division ukrainienne et a prononcé ces paroles bien connues : « Il n’y a presque aucun prix à ne pas payer pour la création de l’armée ukrainienne ».
Le fait même de l’apparition d’aumôniers dans les unités SS constituait un précédent car aucune autre division ne disposait d’un prêtre. Le service du clergé gréco-catholique dans la division a diminué l’influence de la propagande nazie sur les militaires ukrainiens et, de cette façon, a permis de conserver leur esprit national et religieux.
Il y avait également des aumôniers dans l’armée insurrectionnelle ukrainienne.
L’armée soviétique refusait l’église, l’athéisme était l’un des piliers du communisme. Cependant, les autorités soviétiques ont fermé les yeux sur les contacts des soldats avec les prêtres orthodoxes pendant la guerre. Lorsque celle-ci a pris fin, ces liaisons ont cessé d’exister.
Aumôniers militaires dans l’Ukraine indépendante. Aspect juridique
Dans le monde moderne, une série d’instruments juridiques internationaux régissent les principes de la liberté de religion, par exemple, l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Déclaration sur l’élimination de toutes formes d’intolérance et de discrimination fondées sur la religion ou les convictions, l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme. La mise en œuvre des libertés de l’homme dépend de l’outil que constitue leur disposition légale et la protection de l’État.
L’Ukraine, agissant par l’intermédiaire de son ministère de la Défense, garantit le droit déclaré dans la Constitution de l’Ukraine. Le droit à la liberté de pensée et de religion a été inscrit pour les citoyens de l’Ukraine contemporaine dans l’article 35 de la Constitution ukrainienne : « Toute personne a droit à la liberté de pensée et de religion. Ce droit comprend la liberté de professer ou de ne pas professer une religion, d’accomplir seul ou collectivement et sans contrainte des rites religieux et cérémoniels et d’exercer une activité religieuse. » Cependant, l’institut de l’aumônerie en Ukraine ne bénéficie pas d’une protection sociale complète et n’est pas enregistré dans le système.
Les aumôniers qui servent dans les forces armées ukrainiennes et dans d’autres unités militaires d’État devraient avoir le droit à la protection sociale qu’ont les militaires. Cela est régi par la loi qui devait entrer en vigueur le 1er juillet 2022. Toutefois, la loi martiale ayant été déclarée en raison d’une phase active des opérations militaires, le processus a été mis en pause.
Le père Ioan a déclaré dans une interview :
« Nous nous attendions à ce que la loi soit appliquée après sa lecture urgente et sa signature par le Président. Mais les institutions responsables ne se sont pas empressées d’agir, et maintenant, il n’y a pas de spécialité professionnelle militaire. C’est pourquoi nos aumôniers ne peuvent pas être reconnus officiellement officiers militaires. »
Jusqu'en mars 2022, les aumôniers militaires ukrainiens ont été officiellement considérés des employés civils. Bien que le poste à temps plein d'aumônier dans l'armée soit assimilé au poste de commandant adjoint d'un bataillon ou d'un régiment. Actuellement, les aumôniers sont à la fois officiers des Forces armées, tout en restant ecclésiastiques.
Les changements se passent bien mais plus lentement que prévu. Examinons la chronologie des origines de l’aumônerie dans l’Ukraine indépendante.
Le 12 mai 1994, à Lviv a eu lieu le Symposium scientifique international sur les questions religieuses et humanitaires des forces armées ukrainiennes. À la suite de cet événement, le Conseil paracommunautaire sur la pastorale dans les groupes armés d’Ukraine a été créé en tant qu’organe consultatif régulier représentant les différentes religions en matière de pastorale dans les forces armées d’Ukraine.
En mars 1995, la Conférence internationale scientifique et pratique dont le thème était « L’Armée et la religion : Liberté de conscience et de religion » s’est tenue à Kyiv pour discuter la question de la satisfaction des droits et libertés religieuses dans l’armée ukrainienne.
Deux ans plus tard, toujours dans la capitale ukrainienne, s’est tenue la deuxième conférence internationale scientifique et pratique « L’Amour chrétien et le devoir militaire », où l’on a discuté du fonctionnement de la pastorale militaire en Ukraine.
Du 23 au 25 septembre 1999, la ville de Kyiv a de nouveau accueilli la troisième conférence internationale scientifique et pratique dont le thème était « Pratique de la formation de la personnalité d’un militaire et de la création des conditions d’une exécution réussie du devoir militaire : l’expérience chrétienne ». Les participants ont discuté des moyens de coopération et de l’effet de la religion sur l’armée.
Parmi les présents, il y avait le clergé, l’armée, les autorités, les universitaires et les délégués de pays étrangers où l’aumônerie fonctionne déjà au niveau législatif.
Suite à ces débats, la Conférence a fait appel au Président de l’Ukraine — le Commandant en chef suprême des forces armées de l’Ukraine (à l’époque, Leonid Kutchma) avec les suggestions suivantes :
- élaborer un concept d’activités pastorales des prêtres militaires dans les groupes armés d’Ukraine (trois parties — le Comité d’État sur la religion, les agences de sécurité, de défense et d’application de la loi, et les représentants des confessions religieuses — devaient développer leurs concepts qui seraient ensuite discutés) ;
- sur la base du concept convenu, apporter des modifications à la loi ukrainienne « Sur la liberté de pensée et les organisations religieuses » ;
- sur la base de ces amendements, créer une clause sur l’institut d’aumônerie dans les agences militaires et rédiger des ajouts aux statuts des forces armées de l’Ukraine ;
- sous l’égide du Comité d’État sur la religion ou du Conseil ukrainien des églises et des organisations religieuses, créer un organe correspondant qui serait chargé de la pastorale des militaires ;
- initier l’ouverture d’églises, de chapelles et de services sacrés sur les bases militaires.
Du 11 au 13 octobre 2000, l’anniversaire de la Conférence internationale militaire et chrétienne a eu lieu à Lviv. Les représentants des confessions religieuses, traditionnelles pour l’Ukraine, ont créé la Fraternité interreligieuse chrétienne-militaire panukrainienne et ont mis en vigueur son activité en décembre 2000. Leur objectif était de prendre des mesures pour développer l’aumônerie militaire ukrainienne aux niveaux étatique et légal et d’élaborer une approche commune pour répondre aux besoins religieux des militaires. La Fraternité est membre de l’Association of Christian Military Fellowships (ACMF; Association des fraternités militaires chrétiens).
La première chose qu’ils ont faite était un projet sur les bases conceptuelles de la pastorale concernant les militaires religieux. Ils ont également mené une formation de la réserve d’aumônerie pour les Forces armées de l’Ukraine (FAU) et ont formulé la vision commune de l’avenir de l’aumônerie dans toutes les confessions religieuses qui se sont unies dans la confrérie.
En mai 2000, l’Union des militaires chrétiens a été enregistrée et a impliqué les personnes qui servaient dans l’armée à cette époque et leurs familles, ainsi que celles qui étaient à la retraite. L’organisation a été créée pour protéger les droits et libertés des militaires, promouvoir les valeurs chrétiennes et morales, et former les bases de l’aumônerie militaire en Ukraine.
Le document essentiel qui a réglementé le mécanisme de satisfaction des besoins religieux des militaires fidèles pour la première fois dans l’histoire de l’Ukraine indépendante c’est la directive du ministre de la Défense de l’Ukraine n° D-25 «Sur l’harmonisation des questions de satisfaction des besoins religieux des militaires des forces armées ukrainiennes » du 21 avril 2006.
Le 1er novembre 2008, la division de la collaboration avec les organisations religieuses est apparue dans la structure du département de la politique humanitaire du Ministère de la défense.
En novembre 2008, le Mémorandum de coopération en matière de pastorale des forces armées ukrainiennes a été signé par le ministère de la Défense de l’Ukraine et les représentants des églises et organisations religieuses ukrainiennes. Pour la première fois, on a officiellement déclaré l’intention de créer un institut d’aumônerie militaire en Ukraine.
L’objectif du mémorandum était de garantir le droit constitutionnel des militaires à la liberté de conscience.
Le 30 novembre de la même année, la Verkhovna Rada d’Ukraine a adopté la loi « Sur le service de l'aumônerie militaire ». En décembre 2020, la Doctrine « Sur le développement du leadership militaire dans les forces armées ukrainiennes» a été publiée. Ces deux documents devaient former ensemble une plateforme stratégique et axée sur les valeurs pour l’armée ukrainienne.
Les deux instruments susmentionnés ont vu le jour grâce au père Andriy Zelinskiy, conseiller du chef de l’EGCU, chef adjoint du département de l’aumônerie militaire de la Curie patriarcale de l’EGCU, co-fondateur, conférencier et membre du groupe d’initiative et du conseil de surveillance de l’Académie ukrainienne de leadership, expert politique, publiciste, auteur, activiste communautaire et premier aumônier militaire de l’OAT en 2014.
Le 29 avril 2009, pour améliorer l’efficacité de la coopération entre les organisations religieuses concernant l'aumônerie militaire, le Conseil de la pastorale a été créé au ministère de la Défense de l’Ukraine.
Le décret n° 220 du ministre de la Défense de l’Ukraine du 22 avril 2011 a ratifié le concept de soins pastoraux des forces armées ukrainiennes. C’était la première fois que le document avait défini une série de questions essentielles avant être interprétées de manière égale par toutes les confessions religieuses de l’aumônerie ukrainienne.
Le 29 décembre 2012, le Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine a adopté le projet de concept de réforme et de développement des forces armées ukrainiennes jusqu’en 2017.
En 2014 et 2015, on a entrepris des tentatives pour élargir la base législative de l’exercice des droits des aumôniers militaires. Quelques projets de loi liés à cette question ont été soumis à l’examen de la Verkhovna Rada d’Ukraine. Cependant, ils étaient soit dépassés (compte tenu du développement des actions militaires à l’est du pays), soit incorrects, et ont donc échoué.
En mai 2017, une nomination permanente d’un aumônier militaire a officiellement vu le jour au niveau législatif, correspondant au poste de commandant adjoint d’un régiment ou d’un bataillon.
Le 6 juin 2019, la Verkhovna Rada d’Ukraine a adopté en première lecture la loi n°10244-1 « Sur l’aumônerie militaire ». L’instrument visait à fournir des garanties administratives et juridiques de l’institut de l’aumônerie militaire, de la sécurité sociale des aumôniers militaires et de l’aumônerie en général.
Le 30 novembre 2021, la Verkhovna Rada a adopté la loi n° 4626 « Sur le service d’aumônerie militaire » soutenue par 291 députés du peuple de l’Ukraine :
« Cette loi réglemente les relations dans la sphère de l’exercice du droit constitutionnel à la liberté de pensée et de religion des militaires des forces armées de l’Ukraine, de la Garde nationale de l’Ukraine, et d’autres groupes militaires créés en vertu des lois de l’Ukraine, du service de garde-frontières de l’État de l’Ukraine, et définit également les bases juridiques et organisationnelles ainsi que les principes de l’activité du service d’aumônerie militaire. »
Désormais, le service d’aumônerie militaire est une structure distincte au sein des forces armées de l’Ukraine, de la garde nationale et d’autres groupes formés conformément à la législation ukrainienne.
Les aumôniers sont subordonnés au commandant en chef des forces armées de l’Ukraine, au commandant de la garde nationale, aux commandants des autres groupes militaires créés conformément aux lois ukrainiennes, et au chef du service national des gardes-frontières de l’Ukraine.
Pour devenir aumônier militaire, une personne doit être citoyenne de l’Ukraine et membre du clergé d’une organisation religieuse enregistrée en Ukraine. Cette personne doit également être mandatée par le centre dirigeant (la direction) de l’organisation religieuse concernée pour mener des activités d’aumônerie militaire. L’aumônier doit obligatoirement avoir suivi une formation supérieure avec un diplôme en théologie (cette disposition réglementaire entre en vigueur en 2026).
Le 17 décembre 2021, le président d’Ukraine Volodymyr Zelenskyi a rencontré les représentants du Conseil de l’Église ukrainienne et a signé la loi « Sur le service de l'aumônerie militaire », qui a été approuvée par la Verkhovna Rada d’Ukraine le 30 novembre 2021.
Cette loi :
- définit le statut des aumôniers militaires en tant que personnes militaires,
- définit leurs devoirs fonctionnels,
- établit des quotas de représentation des confessions religieuses en fonction des besoins en personnel, compte tenu du nombre de confessions religieuses présentes dans l’État,
- prévoit la création de conseils d’aumônerie militaire interconfessionnels en tant qu’organes consultatifs auprès du Ministère de la défense et du Ministère des affaires intérieures de l’Ukraine.
La loi était censée entrer en vigueur le 1er juillet 2022. Mais la procédure a été mise en pause en raison de la déclaration de la loi martiale en Ukraine. Bien que la Verkhovna Rada d’Ukraine ait réussi à apporter des modifications aux dispositions transitoires de la loi et qu’elle soit entrée en vigueur le 19 mars 2022. Certaines de ses dispositions sont entrées en vigueur à la mi-mars de cette année, lors d'une guerre à grande échelle. Les aumôniers sont désormais des officiers des Forces armées, mais aussi des ecclésiastiques.
« La loi sur l'aumônerie militaire permet la présence d'un prêtre dans les formations militaires sur une base professionnelle et permanente — un aumônier militaire devient un officier des Forces armées ukrainiennes. C'est une chance, mais aussi un défi, car l'aumônier, même officier, doit rester prêtre. Et voici une grande tâche pour ceux qui sélectionnent des candidats appropriés, recherchez ceux qui sont vraiment appelés à un tel service. Par conséquent, les aumôniers doivent être formés en conséquence afin qu'ils ne deviennent pas comme des officiers et préservent le visage de l'église tout en étant présents dans les forces armées, » note le père et chef de l'UGCC Sa Béatitude Sviatoslav dans le programme « Église ouverte ».
Aumôniers ukrainiens modernes
De nos jours, les aumôniers militaires ukrainiens ne sont pas des réflexions théoriques dans un cadre légal ni un hommage historique à la tradition. Ils sont plus que la réalité.
Depuis 2014, l’Ukraine est en état permante de guerre qui a atteint sa phase active le 24 février 2022. Les aumôniers jouent le rôle des prêtres, des volontaires, des fournisseurs, des psychologues remplaçants, des chauffeurs, des camarades, et ceux qui « sont toujours là », comme le disait Lioubomyr Huzar. Ils sont toujours là : dans une tranchée, dans une prière, à côté des blessés et à la guerre.
Les adeptes de toutes les religions se battent actuellement au champ de guerre. Parmi eux, il y a des musulmans, des juifs, des gréco-catholiques et des orthodoxes du Patriarcat de Moscou. C’est pour cette raison que l’aumônerie est interreligieuse. Un aumônier doit aider toute personne dans le besoin. S’il ne peut le faire au sein de leur confession religieuse, il doit trouver un prêtre de la religion respective.
Il existe des aumôniers en service et des bénévoles. En 2014, les aumôniers militaires étaient uniquement des volontaires qui, les premiers jours de guerre, partaient à la guerre avec les soldats. Se rendre dans les endroits où il s’est passé quelque chose de sérieux pour aider les autres a été banal. Désormais, la fonction d’aumônier militaire est mieux (mais pas complètement) encadrée au niveau législatif. Par conséquent, le nombre d’aumôniers en service est plus élevé que celui des volontaires.
Les deux catégories devraient être déléguées de la gestion de leur confession religieuse, car celle-ci en porte la responsabilité. En outre, un aumônier est censé avoir une expérience de soins pastoraux vérifiée par les forces de l’ordre. Les besoins religieux des citoyens ukrainiens sont inscrits dans la Constitution. L’État fait respecter le processus en agissant par l’intermédiaire du département du soutien moral et psychologique de l’état-major général.
En règle générale, lorsque les gens parlent d’aumôniers, ils font référence aux aumôniers militaires. Cependant, ils n’appartiennent qu’à une seule des sept directions de l’aumônerie. Les six groupes restants sont les suivants :
- les aumôniers de la marine servant dans les grands ports ;
- les aumôniers de la police travaillant avec la police ;
- les aumôniers municipaux qui coopèrent avec les administrations locales ;
- les aumôniers de prison servant dans les prisons et les centres de détention ;
- les aumôniers sportifs travaillant avec les équipes et les clubs sportifs ;
- les aumôniers d’hôpitaux travaillant dans les hôpitaux.
L’aumônerie en Ukraine est un domaine relativement nouveau, bien que la tradition elle-même soit ancienne. Il est difficile de surestimer la contribution des aumôniers militaires et l’importance de leur service quotidien au front et derrière les lignes, en particulier aujourd’hui, alors que la guerre a touché chaque Ukrainien.
Le département de l’aumônerie militaire de la Curie patriarcale de l’Église ukrainienne gréco-catholique existe pour intégrer l’aumônerie en tant qu’institut officiel, former un certain cadre social et permettre sans aucun doute aux gréco-catholiques de réaliser leurs besoins religieux. Le département est en constante évolution grâce à l’utilisation de nouveaux moyens de communication avec ses membres, tels que les réseaux sociaux, les médias et les interviews.
Contacts (de la page officielle)
Évêque Mykhailo (Koltun) — Chef du département
Fondation caritative «Fondatsiia Arkhystratyha Mykhaïla»
Adresse: 02002, Ukraine, Kyiv, 4 H, rue Mykilsko-Slobidska, bureau 16
- Directeur
- Lioubomyr Iavorskiy
- téléphone
- +380445411127
- [email protected]
Société de Jésus, Chef adjoint du département
- Prêtre Andriy Zelinskiy
- téléphone
- +380673130820
- [email protected]
Chef du département de la pastorale du système pénitentiaire d’Ukraine
- Prêtre Kostiantyn Panteley
- téléphone
- +380984229221
Responsable des affaires pastorales du département
- Prêtre Rostyslav Vysotchan
- téléphone
- +380971437008
- [email protected]
- Colonel Oleksandr Melnyk
- téléphone
- +380965688880
- [email protected]